mardi 8 avril 2014

Musique

Je voudrais que sur ce blog il y ait, quand on ouvre un billet, la musique de l'humeur de la lectrice. Pas une vidéo qu'on met en marche, juste une petite musique qui monterait du texte et ferait corps avec lui.


Dimanche à Pondichéry, ce serait une musique lancinante de Nusrat Fateh Ali Kahn, Mustt Mustt. Aujourd'hui, journée mi-figue mi-raisin, spleen et fatigue mêlés de soleil, ce serait Barbara, mal de vivre et joie de vivre.

BarbaraQu´on soit de Rome ou d´Amérique
Qu´on soit de Londres ou de Pékin
Qu´on soit d´Egypte ou bien d´Afrique
Ou de la porte Saint-Martin
On fait tous la même prière
On fait tous le même chemin
Qu´il est long lorsqu´il faut le faire
Avec son mal au creux des reins

Ils ont beau vouloir nous comprendre
Ceux qui nous viennent les mains nues
Nous ne voulons plus les entendre
On ne peut pas, on n´en peut plus
Et tous seuls dans le silence
D´une nuit qui n´en finit plus
Voilà que soudain on y pense
A ceux qui n´en sont pas revenus

Du mal de vivre
Leur mal de vivre
Qu´ils devaient vivre
Vaille que vivre

Et sans prévenir, ça arrive
Ça vient de loin
Ça c´est promené de rive en rive
Le rire en coin
Et puis un matin, au réveil
C´est presque rien
Mais c´est là, ça vous émerveille
Au creux des reins

La joie de vivre
La joie de vivre
Oh, viens la vivre
Ta joie de vivre

Et demain ? Demain est un autre jour, comme disait Scarlett.

dimanche 6 avril 2014

Bienvenue chez Pondychérie (a statistical story)

Pondichéry
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diadème wonder woman
encoreunelectrice.blogspot.com
et j'imagine que pendant ce temps-là,sous le pont mirabeau coule la seine
exercice sur michka le petit ours
femme wonder woman
femmes russes belles
film wonder woman
film wonderoman
fuke je n'ai marre
image pondichery
inde Pondichéry
j'en ai marre
la lecture abandonnée
lectrice
lectrice de nouvelle fuck you
marre des klaxons à Pondichéry
modes de paris
off!
paris années 70
patchwork vacances
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pondichery 2013
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pondy ville
pondychérie
ras le bol de tout
ressenti de la maitresse apres avoir ete quittee
sri aurobindo leonard Cohen
"franz bartelt"


C'est la liste des mots clés qui ont amenés des visiteurs ici depuis juin 2013. On vient pour l'Inde, pour la carte et la beauté de Pondichéry.  Erreur d'aiguillage, malheureusement Pondichéry je n'en parle que très peu même si l'endroit reste beau, dans mes souvenirs d'il y a bientôt 20 ans. Après Bombay, Goa, Madras, nous étions arrivés à Pondichéry. Des amoureux très amoureux (ce qui ne m'a pas empêché d'entamer une psychanalyse à mon retour en Europe quelques jours ou semaines plus tard ; un trop-plein de spleen et d'angoisse, malgré l'amour). Je me rappelle une soirée dans un restaurant français, celui du consulat ou de l'ambassade je crois. Nous étions heureux, le choc culturel encaissé, les épisodes de turista derrière nous, enfin acclimatés au pays, avec plein de sensations et d'images colorées dans la tête. J'avais croqué dans ma première baguette depuis 3 semaines. Bu un verre de vin rouge. Dégusté un plat en sauce. Je m'étais alors sentie pleinement, entièrement française ; c'est peut-être l'instant de ma vie où j'ai été le plus française. Ensuite, nous avions dormi dans un lit blanc, dans la paix et le silence de l'ashram. J'en garde un goût jamais démenti depuis lors pour les lits blancs, beiges, crèmes, à la limite taupe ou gris, des tons neutres et de préférence lumineux. Au matin, la lumière entrait à flots dans la chambre. Un intérieur dépouillé. Au-delà de la fenêtre, un jardin avec des palmiers. Plus loin, l'océan, le ressac. Derrière l'immeuble, le bruit des scooters et des interpellations en tamoul. C'est loin, Pondichéry. Si loin, si proche.


Pendant la période de juin 2013 à aujourd'hui, 62,9% des visiteurs n'ont fait qu'une seule visite sur le blog. Les 37,1% de visites restantes correspondent pour l'essentiel (31,8%) aux visites de deux personnes : les miennes, les plus nombreuses (16,8%) et celles d'un lecteur (15,0%) que je connais personnellement et qui est pour beaucoup dans la création de ce carnet de lectrice (bien qu'il pense le contraire). Je soupçonne également qu'une bonne partie des visiteurs restant sont d'autres moi-mêmes, car je reconnais mes destinations de voyage parmi les localisations géographiques.

Je vérifie ainsi empiriquement une théorie bien connue dans les mondes numériques : une très faible quantité de l'internet est vraiment fréquentée et lue. On l'estime généralement à moins de 1% de l'ensemble des contenus disponibles, parfois 0,5%. Cette partie fréquentée est celle où des auteurs interagissent entre eux dans des communautés, ou disposent d'une légitimité personnelle qu'ils reconvertissent sur internet. C'est celle qui est repérée par les moteurs de recherche. Le reste est constitué de petits espaces confidentiels qui n'intéressent que ceux qui les rédigent.


Cela me convient très bien. Je trouve même rassurant de savoir que je ne serai pas démasquée de sitôt.

mardi 25 mars 2014

Schopenhauer

Shopenhauer
Voici ce que recopie ma gamine de 12 ans. Voici ce qu'on lit au milieu des mangas qui traînent et des jeux Nintendo DS. Serait-elle atteinte de la même pathologie que sa mère, la manie du recopiage de citations dans lesquelles on cherche... quoi ?  Quelque chose. Rien. Ca m'a prise à peu près au même âge. Je me souviens encore de ma pochette cartonnée à élastiques couverte de phrases et d'autocollants, "la culture c'est comme la confiture" ou "J'avais 20 ans. Je ne laisserai personne dire que c'est le plus bel âge de la vie".  "Nucléaire, non merci". Une manie dont je ne me suis jamais vraiment débarrassée. Encore maintenant, je lis : "Quand je me sens des plis amers autour de la bouche, quand mon âme est un bruineux et dégoulinant novembre, quand je me surprends arrêté devant une boutique de pompes funèbres ou suivant chaque enterrement que je rencontre, et surtout lorsque mon cafard prend tellement le dessus que je dois me tenir à quatre pour ne pas, délibérément, descendre dans la rue pour y envoyer valser les chapeaux des gens, je comprends alors qu'il est grand temps de prendre le large" et je suis émue. A 15 ans, je pensais que je garderais toujours le bout de papier dans ma poche, pour le jour où je prendrais le large. Je m'appelle Ismaël. Ca me donnera du courage. Fera-t-elle de même, la petite fille de 12 ans bientôt grande, rêve-t-elle de partir, avec son morceau de Schopenhauer roulé en boule dans le blouson, d'être seule, déjà ?


Mais non, arrête de regarder le monde comme si tu en étais le centre, elle a ses raisons qui ne te regardent pas, pensé-je dans un mélange de fierté (qu'elle lise une parcelle, même minuscule et probablement glanée sur internet, de philosophie) et d'effroi (que sait-elle de la solitude, que sait-elle de la liberté, à 12 ans, cette grande fille qui il n'y a pas si longtemps était encore un bébé ? Je ne t'ai ni vu ni entendu grandir, ma grande petite fille).