dimanche 12 octobre 2014

Fumer tue

Fumer tue
Un grand moment, j'ai eu ça sous les yeux : Fumer tue. J'écoutais la conversation, participais de temps en temps,  je sentais la douceur et l'intimité du moment mêlées à la fatigue en même temps que je lisais et relisais avec insistance ce Fumer tue. Qu'est-ce que c'est violent et qu'est-ce que c'est con comme formule, Fumer tue. Au Canada, on te met en plus des photos de poumons abîmés sous les yeux. Pour que tu comprennes bien que Fumer tue.

Fumer tue oui. Mais qu'est-ce qui ne tue pas ?
Conduire tue environ 3000 fois par an.
Manger (salé, gras, sucré) tue, crises cardiaques, diabète etc.
Baiser tue : sida, papillomavirus etc.

Vivre tue, la vie est une maladie mortelle et sexuellement transmissible, comme disait je ne sais plus qui. Même le sport en tue certains : pauvre Brigitte Cavagnoud qui a sa piste dédiée à la Clusaz.

Moi ce sont mes émotions qui me tueront, un jour, mais au moins je les aurai vécues.  Et sans filtre. 

mardi 7 octobre 2014

Did I ever love you... by Leonard Cohen

 

Great words.  Great old artist who sings how I feel.

Was it ever settled
Was it ever over
And is it still raining
Back in November

The lemon trees blossom
The almond trees whither
Was I ever someone
Who could love you forever

Did I ever love you
Does it really matter
Did I ever fight you
You don't need to answer

samedi 4 octobre 2014

Moi, mon truc...

Moi, mon truc...
Cela faisait plusieurs jours que je ruminais un billet de blog qui s'intitulerait "lire les calories". J'avais même pensé prendre une photo d'un de ces tableaux techniques au verso d'emballages. Car je lis consciencieusement les étiquettes de décompte des lipides, glucides et autres kilojoules. Je compare le yaourt X et le yaourt Y et je prends toujours le moins énergétique.  J'hésite 10 minutes devant le plus innocent des paquets de gâteaux. Cogitations : le moins cher est sûrement plus gras, plus salé, plus sucré. Prendre un plus cher, alors, mais est-ce que la différence de prix est justifiée ? Neuf fois sur 10, je choisirai l'option chère, on ne sait jamais. Et je m'inquiète aussi de savoir combien de calories j'ai dépensé à la salle de sport : 120 en vélo classique, 120 en footing, 60 en vélo elliptique c'est pas assez, même pas un dîner, pfff la semaine prochaine je me bougerai plus. 

Je fais tout ça, je pense tout ça, mais ce n'est pas moi. La lectrice de calories est tout le contraire de moi, c'est une créature échappée d'un magazine féminin qui prend possession de mon cerveau quand je suis de passage au supermarché ou à la salle de gym. La lectrice de calories est le symptôme de mon aliénation à la société de consommation et aux stéréotypes de genre. Pourquoi faire un billet de blog sur cet avatar famélique et inatteignable quand j'adore le pain trempé dans l'huile d'olive avec un brin de basilic et une pincée de parmesan ;  quand je me rue sur le chocolat ; quand je ne refuse presque jamais un verre de vin. La plupart du temps, je m'en balance, des calories, je me les balance plutôt dans le gosier. Je ne lis pas les calories, je les absorbe. Avec plaisir. Et là, c'est moi, ma silhouette ronde et mon estomac solide. Et je tiens très bien l'alcool, si si.

Je me souviens du jour où je suis tombée sur ce livre, à la librairie, il y a peut-être cinq ans. J'avais pensé : ce n'est pas la Joconde, on s'en fout de la Joconde, Louvre éditions, c'est un alibi pour parler aux filles comme moi. Ensuite, j'ai égaré le joli petit livre. Ensuite, je l'ai oublié. Aujourd'hui, miracle, il est reparu. Voilà pourquoi il n'y a pas lieu d'écrire sur les calories. Parce qu'il y a ce livre. Et parce que ce n'est pas mon truc. Moi, mon truc c'est... le même truc que celui de la Joconde, si si... Femmes de tous les pays, unissez-vous et lisez le livre, vous verrez, vous vous sentirez tellement mieux.

5 euros pour échapper à l'aliénation, 5 euros le petit livre vert, c'est pas cher payé.