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mercredi 21 novembre 2012

Courrier de l'au-delà

Parfois je lis quelques lignes qui ont l'air plein mais qui sont un grand vide. Courrier de l'au-delà, un fantôme reparaît. Le sol s'ouvre sous mes pieds, coeur qui palpite, peur au ventre, l'appel misérable aux amis, la galère quoi !
 Le fantôme, depuis l'au-delà, se souvient vaguement d'un amour ancien, lui écrit quelques lignes pour avoir des nouvelles. Ou pour autre chose, on ne saura jamais. Les lignes voyagent dans le cyber-espace, anodines et pourtant tellement puissantes que quand elles arrivent à leur destinataire, elles la brisent, comme autrefois. Une tempête, dévastatrice, sur la plage encombrée de ses pensées. Elle revit l'histoire. Revoit la rencontre, l'amour fou, les questions, qu'est-ce qu'on fait maintenant ? La séparation. La déception. Le chagrin.
Combien de temps le manque la prendra-t-il ainsi ? A force d'éléments déchaînés, de séances d'analyse et de discussions avec Minerva, elle a compris que le fantôme est une illusion (le manque lui, est vrai, mais n'a pas grand chose à voir avec le fantôme). Et que seule la dignité sauve de la tempête. Le silence, serrer les dents, attendre que ça passe. Ferme ta gueule, lectrice, arrête de te plaindre. Ce n'est qu'un malheureux fantôme qui passe, cela fait bien longtemps qu'il est mort, il ne ressuscitera pas. Le sol finit toujours par se refermer et l'engloutir.
Le calme, enfin. Souffler. Se dire : il ne m'a pas eue, encore pas cette fois. Il ne m'aura plus jamais. La vie va reprendre. Oublier l'au-delà. Etre dans le présent.

mardi 20 novembre 2012

Le sel de la vie

Mon amie Minerva m'a offert ce charmant petit livre. On n'est plus au chapitre de l'assaisonnement culinaire mais dans l'art de pimenter le quotidien. L'anthropologue François Héritier nous apprend que la vie, et particulièrement sa vie, n'est pas faite que d'activités cérébrales harassantes, qu'il y a bien d'autres choses à goûter, à apprécier et à jouir. Elle en dresse la liste avec drôlerie et minutie. Cela va de la contemplation des paysages aux bonheurs exaltants, en passant par de grands défis personnels comme passer le permis de conduire. Et cela, sur une petite centaine de pages, sous la forme d'une longue liste que chacun est libre de compléter.
 
Extrait :
 "...observer la démarche des passants et faire de la psychologie sauvage, attendre à la terrasse d'un café, se dire qu'il faudrait faire de la gymnastique, penser parfois à respirer profondément, mettre à plat un trombone, monter à la main une mayonnaise ou des oeufs en neige, découvrir un fruit exotique délicieux, se remémorer le patois de son enfance ou des proverbes ou des savoirs, utiliser des mots justes qui surprennent, boire quand on a très soif, n'avoir jamais honte d'être soi..." (p.28).

C'est un cadeau qui ressemble à Minerva, tout comme le disque qu'elle vient de mettre dans ma boîte aux lettres (un "clin d'oeil", a-t-elle glissé en passant). Minerva a à coeur de faire du bien. Elle est toute en empathie et en légèreté, n'étouffe jamais, accompagne doucement. Elle m'évoque la chanson d'Enzo Enzo, "juste quelqu'un de bien, quelqu'un de bien, le coeur à portée de main...". Et me rappelle souvent que l'essentiel n'est pas dans les combats, l'ambition ou le travail acharné. Il nous arrive de partager nos lectures, mais bien plus nos coups de coeur et nos amours, nos indignations et nos angoisses. Un jour elle m'a écrit, à propos de notre relation, qu'elle avait l'impression de traverser la vie à côté de quelqu'un qui la connaît. Je peux écrire la même chose, et que j'en suis heureuse. Quelle chance de l'avoir rencontrée, ce jour lointain d'été...