jeudi 25 juillet 2013

Tartes maison

Tartes maison
C'est la saison des tartes maison. L'idéal pour les pique-niques, à côté des cakes et des cubes de melon. On s'asseoit dans l'herbe, on débouche le rosé. Je sors ma tarte : chèvre-tomates, courgettes-anchois, un plat d'été. J'ai passé l'après-midi dans la cuisine à pétrir et cuire mais je me la joue humble, c'est le bouquin surtout qui va bien, les recettes simples et familiales de Delphine de Montalier. Il y a des astuces pour réussir les tartes salées et sucrées, faire la pâte soi-même plutôt que l'acheter au supermarché, précuire pour éviter de détremper, poser sous la garniture un coulis qui donne de l'épaisseur. Un livre à recommander.
Dans ma tête, je pense que je possède aussi la recette de la meilleure tarte que j'ai jamais mangée. Pas dans un livre, non ; écrite à la va-comme-je-te-pousse de la main de ma grand-mère. Elle n'écrivait pas ses recettes puisqu'elle les avait dans la tête. Sa tarte, c'était fromage de la ferme, crème entière, œufs de ses poules, une pointe de sel. Cuite au four à bois. J'espérais toujours en avoir une deuxième fois mais ce n'était pas souvent possible, les enfants passaient après les adultes en ce temps là. Alors, je me souviens de la frustration en même temps que du goût. En ravoir, juste une petite part ; c'est un peu l'histoire de ma vie, aussi.
J'ai essayé de la refaire, cette tarte, mais je n'ai jamais pu reproduire le petit goût de brûlé du dessus mêlé au salé du fromage frais et à la pâte brisée maison en-dessous. Proust a sa madeleine, ben moi c'est ma tarte au fromage. De la recette, je ne peux plus rien faire, à part la regarder avec nostalgie, je ne vais quand même pas écrire un roman.

lundi 22 juillet 2013

Patchwork de livres pour les vacances


livreConseils d'amis :
 Paul Auster, Sunset Park
Joël Decker, La vérité sur l'affaire Harry Québert
Georges Hyvernaud, Le wagon à vaches
John Irving, A moi seul bien des personnages
Marin Ledun,  Les visages écrasés
Linda Lê, Personne (et autre romans)
Sandor Marai, Les braises
Azir Nafsi, Lire Lolita à Téhéran
Stephan Zweig, Trois poètes de leur vie


Et glanés à la radio :
Santiago H. Amigorena, La Première Défaite
Julia Deck, Viviane Elisabeth Fauville
Patrick Deville, Peste et choléra
Jérôme Ferrari, Le sermon sur la chute de Rome
Peter Heller, La Constellation du chien
Jean-Luc Montel, Motus et Melancolia (cf. rediffusion d'un documentaire radiophonique de 2001)
 

jeudi 11 juillet 2013

La femme qui valait trois milliards

L'homme qui valait trois milliards
Je lis de plus en plus sur écran, ordinateur ou téléphone. Je lis des mails, des tweets, des alertes Facebook, des fichiers attachés à des mails, des liens transmis sur Twitter ou Facebook, des sms, des numéros de téléphone ou des adresses, des blogs, etc.
A la longue, ça me déforme, physiquement (cérébralement aussi). Tout en moi se raidit. Je suis en train de devenir un montre. Déjà mon dos est une plaque métallique douloureuse. Mon cou est aussi rigide qu'un poteau électrique. Ma mâchoire ne se détend plus. Bientôt peut-être mes jambes s'endurciront et je me transformerai en femme qui valait trois milliards. Sauf que ça ne décuplera pas mes possibilités physiques, car je suis l'anti-Steve Austin. Non, ce sera un processus d'arthroïsation inéluctable. Peut-être, un jour, ne pourrais-je même plus taper sur le clavier tant mes mains et mes avant-bras pèseront des tonnes. Ni ouvrir les yeux pour lire, à force d'avoir les paupières lourdes. Je serai un monstre de métal immobile, incapable de bouger, incapable de vivre.
 
Aomamé fait de son mieux ainsi que les tasses de thé, mais ça ne suffit pas. J'ai peur de devenir un montre digital. Je le suis déjà.

mardi 2 juillet 2013

Maternité


Attendre bébé, René Frydman
Aujourd'hui, j'ai croisé la route d'un nouveau-né. Créature minuscule, vêtue de blanc, au prénom féminin poétique, qui dans son sommeil faisait le sourire de l'ange. Un instant paisible et doux.

Ca m'a rappelé une autre époque. Une époque où je croyais qu'être mère, ça s'apprenait dans les livres. Qu'il y avait des recettes. Que les bébés paisibles ont des mamans parfaites.
J'ai lu, alors, car dans la lecture je suis à mon affaire,  essayant de comprendre les recettes pour devenir une maman parfaite. Mon livre de chevet était Attendre bébé, de René Frydman et Christine Schilte. Je l'ai lu très attentivement.

Ca ne m'a pas empêchée de foirer l'accouchement, l'allaitement, les nuits, de hurler de rage et de fatigue. Il en a fallu, du temps, pour accepter de seulement faire de mon mieux, comme ma mère, la mère de ma mère, et sa mère avant elle. Ce n'est pas fini, mais j'en souris. Mes enfants aussi.