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mercredi 27 juillet 2016

Lire et relire le testament de Christian de Chergé, prieur du Monastère de l'Atlas


































Opposer la foi et la fraternité à la connerie, il n'y a rien d'autre à faire.

Le testament de Christian de Chergé le fait. Y compris dans le titre, comme l'a fait remarquer un commentateur musulman : A-DIEU s'envisage... A-DIEU sans visage...

Il est consultable ici : http://www.moines-tibhirine.org/les-7-freres/le-testament.html

PS : est-ce que ce blog ne va plus servir qu'à consigner les attentats ? Hier 26 juillet 2016, Saint-Etienne-du-Rouvray. Le 14 juillet, Nice. Et plus de Petit Prince en stock.

jeudi 29 janvier 2015

Petit Prince, encore

"Pour vous qui aimez aussi le petit prince, comme pour moi, rien de l’univers n’est semblable si quelque part, on ne sait où, un mouton que nous ne connaissons pas a, oui ou non, mangé une rose…
Regardez le ciel. Demandez-vous : le mouton oui ou non a-t-il mangé la fleur ? Et vous verrez comme tout change…Et aucune grande personne ne comprendra jamais que ça a tellement d’importance !

 Le Petit PrinceÇa c’est, pour moi, le plus beau et le plus triste paysage du monde. C’est le même paysage que celui de la page précédente, mais je l’ai dessiné une fois encore pour bien vous le montrer. C’est ici que le petit prince a apparu sur terre, puis disparu.
Regardez attentivement ce paysage afin d’être sûrs de le reconnaître, si vous voyagez un jour en Afrique, dans le désert. Et, s’il vous arrive de passer par là, je vous en supplie, ne vous pressez pas, attendez un peu juste sous l’étoile ! Si alors un enfant vient à vous, s’il rit, s’il a des cheveux d’or, s’il ne répond pas quand on l’interroge, vous devinerez bien qui il est. Alors soyez gentils ! Ne me laissez pas tellement triste : écrivez-moi vite qu’il est revenu…"

Antoine de Saint-Exupéry, Le Petit Prince, p. 95-97




Le Petit Prince

Dans la vie, il y a toujours un moment où on revient au Petit Prince. A Saint-Ex. Surtout dans un moment de tristesse.

J'ai beaucoup regardé ce dessin, autour du 7 janvier 2015. Je ne sais pas qui l'a dessiné mais qui que ce soit, c'était une bonne chose que de faire apparaître Le Petit Prince dans cette noirceur. Alors, vous voyez, Antoine, il est revenu... Pas en Afrique, pas dans le désert, à Paris... Et je vous écris, pour vous prévenir, que vous ne soyez pas triste... J'aime bien écrire à mes amis pour qu'ils ne soient pas tristes. Ne vous inquiétez pas, ils ne lui feront pas de mal, les conflits et les armes n'atteignent pas Le Petit Prince.

Un mouton, une rose, regarder le ciel et se méfier des grandes personnes... Voilà ce qu'il nous a appris, voilà qui a tellement d'importance. Sagesse.






mercredi 13 novembre 2013

Petit Prince

Petit Prince
Dans la vie, il y a toujours un moment où on revient au Petit Prince. A Saint-Ex. Saint-Ex, c'était le nom du collège et j'étais envieuse de ma copine qui habitait en face quand je devais me lever tôt et marcher une bonne demi-heure pour y arriver. C'est là que j'ai fumé ma première cigarette. Là que j'ai fait mon premier footing, sous la contrainte. Là que j'ai été invitée à ma première boum. J'aimais bien, Saint-Ex.

Saint-Ex surtout c'est Le Petit Prince, la rose, l'astéroïde B612, le businessman et l'abruti de roi qui ne connaît rien d'autre que les ordres.  Les dessins de chapeau, de boa ouvert ou fermé et d'éléphant. Les grandes personnes qui ne comprennent rien, il leur faut toujours des explications. L'allumeur de réverbère. Etc.
Dans la galerie des personnages du Petit Prince, j'aime particulièrement le renard. Je l'ai toujours aimé, pas seulement parce qu'on m'avait fait apprendre par cœur sa tirade à l'école primaire. J'aime son ton plaintif et résigné et son besoin d'être apprivoisé. Ses hésitations à voyager, quelque part où il n'y a pas de chasseurs ni de poules. Et sa sagesse. Finalement, il est bien là, dans son champ de blé qui ne lui rappelle rien, dans sa vie monotone, même s'il rêve parfois d'autre chose. Il y a toute une poésie du renard, dans ce champ de blé improbable. Ca va bien au-delà de cette phrase mièvre et trop rabâchée, on ne voit bien qu'avec le cœur, l'essentiel est invisible pour les yeux.

Il a eu le temps de réfléchir à l'apprivoisement, le renard, à ce qui fait qu'un être devient unique au monde. A ce que signifie créer des liens. Les journées sont longues, quand tous les hommes se ressemblent et toutes les poules se ressemblent. Un peu comme dans la vie. Le Petit Prince, évidemment, il pense à sa rose, pourtant une belle pimbêche. Le renard, lui, est moins exigeant ; un ami survient, l'apprivoise et sa vie monotone s'éclaire. C'est une affaire de patience, prendre son temps, découvrir le prix du bonheur, comme il dit.

Je suis comme le renard. A propos de quelqu'un, il m'arrive de penser fort dans ma tête : si tu m'apprivoises, ma vie sera comme ensoleillée. Et ma vie  parfois s'ensoleille et alors je pense au renard et aux rites et que tout est différent quant on s'est apprivoisé. Il peut même soudain se mettre à faire beau quand le ciel juste avant était gris.

mardi 28 mai 2013

Patchwork citationnel

Moby DickQuand je me sens des plis amers autour de la bouche, quand mon âme est un bruineux et dégoulinant novembre, quand je me surprends arrêté devant une boutique de pompes funèbres ou suivant chaque enterrement que je rencontre, et surtout lorsque mon cafard prend tellement le dessus que je dois me tenir à quatre pour ne pas, délibérément, descendre dans la rue pour y envoyer dinguer les chapeaux des gens, je comprends alors qu’il est grand temps de prendre le large.

Melville, Moby Dick

 
 
Le Petit PrinceSi je vous ai raconté ces détails sur l'astéroïde B 612 et si je vous ai confié son numéro, c'est à cause des grandes personnes. Les grandes personnes aiment les chiffres. Quand vous leur parlez d'un nouvel ami, elles ne vous questionnent jamais sur l'essentiel. Elles ne vous disent jamais: "Quel est le son de sa voix ? Quels sont les jeux qu'il préfère ? Est-ce qu'il collectionne les papillons ?" Elles vous demandent: "Quel âge a-t-il ? Combien a-t-il de frères ? Combien pèse-t-il ? Combien gagne son père ?" Alors seulement elles croient le connaître. Si vous dites aux grandes personnes: "J'ai vu une belle maison en briques roses, avec des géraniums aux fenêtres et des colombes sur le toit..." elles ne parviennent pas à s'imaginer cette maison. Il faut leur dire: "J'ai vu une maison de cent mille francs." Alors elles s'écrient: "Comme c'est joli !"

Saint-Exupéry, Le Petit Prince

 
L'insoutenable légèreté de l'êtreSi chaque seconde de notre vie doit se répéter un nombre infini de fois, nous sommes cloués à l'éternité comme Jésus-Christ à la croix. Cette idée est atroce. Dans le monde de l'éternel retour, chaque geste porte le poids d'une insoutenable responsabilité. C'est ce qui faisait dire à Nietzsche que l'idée de l'éternel retour est le plus lourd fardeau.
Si l'éternel retour est le plus lourd fardeau, nos vies, sur cette toile de fond, peuvent apparaître dans toute leur splendide légèreté.
Mais la pesanteur est-elle vraiment atroce et belle la légèreté ?

Milan Kundera, L'insoutenable légèreté de l'être





Objet a. Selon J.Lacan, objet cause du désir.
ENCYCL. L'objet a [petit a] n'est pas un objet du monde. Non représentable comme tel, il ne peut être identifié que sous formes d'"éclats" partiels du corps, réductibles à quatre : l'objet de la succion (sein), l'objet de l'excrétion (fèces), la voix, le regard.

Roland Chemama (dir.), Dictionnaire de la psychanalyse

 Un style, c’est arriver à bégayer dans sa propre langue. C’est difficile parce qu’il faut qu’il y ait nécessité d’un tel bégaiement. Non pas être bègue dans sa parole, mais être bègue du langage lui-même. Etre comme un étranger dans sa propre langue. Faire une ligne de fuite. Les exemples les plus frappants pour moi: Kafka, Beckett, Gherasim Luca, Godard.

 
Gilles Deleuze, Claire Parnet, Dialogues