mercredi 22 février 2017

Lecteur

Qu'est-ce que j'aimerais avoir un lecteur, un vrai, un qui lit vraiment. Qui se souvient.

Juste une fois, émouvoir quelqu'un avec ce que j'écris.


samedi 18 février 2017

Charlotte

Je n'aurais pas lu ce livre si une Charlotte adorée ne me l'avait offert. Je ne suis pas très attirée par le style très, très simple (voire simpliste) de David Foenkinos. Son côté : je fais une phrase sujet - verbe - complément et ensuite pif pouf retour ligne ou ligne blanche, je trouve que c'est assez foutage de gueule. S'il était un de mes étudiants, j'écrirais : "L'orthographe est correcte, mais il faut travailler l'expression !".

Donc, ça se lit très vite, ce qui peut apparaître comme un avantage par les temps qui courent. C'est peut-être pour cela que l'auteur a obtenu le Goncourt des lycéens, ainsi qu'il est bien précisé sur la couverture (il a aussi obtenu le Renaudot, on se demande pourquoi).

L'intérêt du livre réside dans la découverte de Charlotte Salomon, une peintre disparue à Auschwitz dans sa prime jeunesse, gazée comme tant d'autres, parce que juive. Charlotte a eu une drôle de vie : née en Allemagne dans une famille de la bourgeoisie privilégiée, avec un père chirurgien remarié à une cantatrice après le décès d'une mère dépressive issue d'une longue lignée de dépressifs, elle bouillonne de créativité. Tellement que tout le long du bouquin, on pense qu'elle va s'en sortir. Elle parvient à fuir l'Allemagne nazie et à s'arracher à l'homme aimé pour sauver sa peau. S'installe à Nice, peint, écrit, mélange écrit et peinture, et survit. Résiste à un grand-père cruel. Rencontre même un nouvel amour. Et puis... 

Charlotte, un prénom et deux filles que j'adore. Et un livre que je n'ai pas tellement aimé. C'est ainsi.

samedi 11 février 2017

Vintage

Ces temps-ci, j'ai des accès de nostalgie. Des lieux, des souvenirs du passé remontent à la surface. Des personnes me hantent, des sensations jamais retrouvées. Je me demande comment et pourquoi ça a tourné comme ça, même s'il n'y a rien à comprendre, c'est juste la vie...

Je suis la gardienne d'un passé révolu.

Une proche, moquant gentiment ma jupe en flanelle grise des années 70 ou 80 (Gaston Jaunet, le comble du chic de l'époque, que je porte précieusement car elle a appartenu à une amie chère), me dit ah là là mais c'est pas possible cette nostalgie, c'est pas moderne. Pas étonnant que tu aimes tellement le vintage.

Je n'ai rien dit, juste souri, mais j'aurais du répondre qu'en réalité, je chéris le passé, pas le vintage. Le passé, c'est la modernité d'autrefois. Le vintage, c'est ce truc revisité, insipide, c'est ce qui reste quand on a oublié le passé. C'est ce qui est réinventé du passé, ce faux vieux que fabriquent les magazines de design, qui veulent nous faire vivre dans du formica parce qu'on est en 2017, et qu'ils sont tellement nuls pour inventer qu'ils copient autrefois dans aujourd'hui. Une vague imitation, le contraire du passé.