dimanche 5 mai 2013

1Q84

1Q84
1Q84 est un monde, le monde de Murakami. Entrer dans 1Q84 veut dire se transporter dans le Tokyo de 1984. Shibuya. Itabashi. Jiyugaoka. Les échangeurs d'autoroute, les trains, les montagnes.
Puis arrivent les Little People et les chrysalides de l'air.
On n'y comprend plus rien.
On comprend à nouveau.
C'est le monde de 1Q84.
Aomamé et Tengo.
Fukaéri la mystérieuse. Komatsu le bizarre.
La veille dame et Tamaru. La serre, les papillons.
La lune et les lunes.
Le monde de 1Q84. Le monde de Murakami.

mercredi 1 mai 2013

Lire une lettre (et payer pour ça)

lettreIl existe désormais en ligne un service payant pour recevoir des lettres dans sa boîte aux lettres. Ca s'appelle Lettre d'un inconnu et la blogosphère comme la presse s'extasient dessus. Créativité, ingéniosité, prise d'initiative, start-up... Retrouvailles avec le courrier à l'ancienne...  Joli site web, sobre, un brin rétro...  On sent l'auto-satisfaction, la bonne conscience boboïsante... Comme tout ceci est gentil, charmant, poétique même... J'ai failli m'y laisser prendre et offrir un abonnement. Un petit virement et hop, je rejoignais le troupeau.
Mais enfin j'ai réfléchi cinq minutes. Payer pour lire une lettre. Payer pour que quelqu'un reçoive une lettre (en-dehors du prix du timbre, bien entendu). Ne pas l'écrire soi-même mais payer pour qu'une de vos connaissances en reçoive une ou qu'on vous l'écrive. C'est absurde. C'est pathétique. Sous couvert de "réenchanter les boîtes aux lettres", il s'agit surtout de faire commerce de ce qui devrait être à jamais gratuit... La correspondance, c'est donner, recevoir en retour, tout le plaisir est dans la relation qui se noue, perdure, devient tantôt étroite, tantôt plus distendue. Dans les soubresauts de l'attente. Ma lettre sera-t-elle lue, y'aura-t-il une réponse, est-ce que j'aurai encore des choses à dire, après ? L'échange va-t-il perdurer ou s'interrompre ? Sur abonnement, plus rien de tout ça, juste un (certes joli) objet qu'on possède et qui arrive le jour dit à l'heure dite, comme prévu et par virement renouvelable. Un objet identique, absolument identique, pour des milliers de consommateurs avides de posséder, de recevoir quelque chose dans leur petite boîte aux lettres tellement submergée de factures et autres publicités, la pauvre chérie.  Ils n'ont pas compris qu'en payant, ils détruisent cela même qu'ils voulaient posséder.
 
Payer pour une lettre, c'est un peu comme payer pour faire l'amour : si ce n'est plus gratuit, tout alors est vicié, sali, il y a bien peu de chances que s'établisse une quelconque relation.

lundi 29 avril 2013

La mer (souvenir de lectrice)


merIl fait beau. La mer est turquoise. On a marché un peu, trouvé un bel endroit où pique-niquer, dans les rochers, à l'ombre des pins. On entend les vagues. Il y a une brise légère, juste ce qu'il faut. Les enfants crient, viens voir, on va se tremper les pieds, se mettent en maillot, vite fait bien fait. On entend leurs rires, comme elle est froide cette eau, comme c'est rigolo.

Tu vas vers la mer, reviens, t'asseois sur un rocher. Puis, après un moment de silence contemplatif : hum, on est bien là.

Et c'est vrai qu'on est bien. Une petite famille, au soleil. Un peu plus tôt dans la matinée, on s'est un peu disputé, mais maintenant tout est dissipé.

Après le pique-nique, on s'allongera pour faire une petite sieste, on s'embrassera doucement. Tu me souriras et je te dirai : je t'aime. Moi aussi, tu répondras.

Je lirai un peu et m'endormirai.

C'est le bonheur. 

Sacré-Coeur (reader's memory)

Sacré-CoeurI have climbed the steps to the Sacré-Coeur and I'm waiting for you. There are hundreds of tourists around, Japenese with their cameras, groups of Italians talking and laughing, couples of lovers. I wonder if you would be here, in a few minutes. I'm waiting for you, hearing my heart beating. I've missed you so much.

Suddenly, I see you, your big smile and your malicious glance. You wear a pair of jeans and a nice shirt, a pale pink shirt. You look good, sporty and happy. I run to you, hold you, smell you. You say: "let me look at you, darling", but I can't move, only think of staying there, held tight in your arms, touching your pale pink shirt, with my eyes closed and the sound of my heart beating. You touch me, kiss me, sweetheart, is it you here ? Look at me, baby. It has been such a long time.




                 It's not the fantasy that becomes reality, it's reality that becomes the fantasy.


In a few hours' time, once we have kissed and kissed and made love, you'll read something to me.  One of your chapters or a short piece of a book that you like. I'll try to translate a little bit of what I'm reading, I find it a bit painful not to be able to share my readings with you. Maybe, we'll watch TV afterwards, or have dinner somewhere.

This is happiness.