Je me demande pourquoi on m'a offert ce livre, Mudwoman. C'est l'histoire d'une femme universitaire, la première femme présidente d'une grande université américaine de l'Ivy League, qui subit un colossal burn-out. Bien que cette femme soit solide, compétente, intelligente, on voit petit à petit ses défenses s'effondrer ; son identité, construite par strates successives et douloureuses, disparaître.
La femme perd de vue sa ville d'enfance et ses parents adoptifs quaker tellement aimants. N'a plus de contact avec son amant astronome, marié et très bizarre en son obsession pour l'univers.
La femme se voit contestée par les étudiants et les membres du C.A de l'Université. Pourtant, elle s'efforce de servir avec honnêteté et sans abandonner ses convictions pacifistes, dans le contexte difficile du déclenchement de la guerre en Irak.
La femme ne se reconnaît aucun ami.e (c'est un point commun que nous avons : je clame souvent n'avoir pas d'ami.e, dans le boulot, que des collègues. On me trouve dure mais ça me semble bien plus commode, on ne perd pas de vue que l'objectif de la relation est avant tout professionnel. Pourquoi se raconter qu'on est ami.e.s quand on ne l'est pas).
La femme perd de vue sa ville d'enfance et ses parents adoptifs quaker tellement aimants. N'a plus de contact avec son amant astronome, marié et très bizarre en son obsession pour l'univers.
La femme se voit contestée par les étudiants et les membres du C.A de l'Université. Pourtant, elle s'efforce de servir avec honnêteté et sans abandonner ses convictions pacifistes, dans le contexte difficile du déclenchement de la guerre en Irak.
La femme ne se reconnaît aucun ami.e (c'est un point commun que nous avons : je clame souvent n'avoir pas d'ami.e, dans le boulot, que des collègues. On me trouve dure mais ça me semble bien plus commode, on ne perd pas de vue que l'objectif de la relation est avant tout professionnel. Pourquoi se raconter qu'on est ami.e.s quand on ne l'est pas).
M.R., Meredith Ruth Neukirchen, c'est ainsi qu'on l'appelle, quand on ne l'appelle pas Merry ou Jewell ou secrètement Jedina, M.R. est surmenée. Elle est en butte à des cauchemars horribles. Les cauchemars font remonter à la surface la prime enfance de M.R., quand elle était à la merci d'une mère biologique complètement givrée, qui l'avait abandonnée à la boue de la forêt et tuerait bientôt sa soeur.
M.R. dort mal, n'arrive plus à tenir le rôle de présidente d'université, maigrit, tombe dans le coma. Même à la fin du livre, quand tout pourrait rentrer dans l'ordre, elle est encore agressée. Il y a des moments où je ressentais son mal-être tellement fort que je pensais : ça suffit, là, Joyce Carol Oates, n'en jetez plus ! C'est vrai, quoi, ce n'est pas parce qu'on veut décrire un personnage qui s'accroche, qui résiste, qu'on est obligé de lui faire subir toutes les horreurs.
M.R. dort mal, n'arrive plus à tenir le rôle de présidente d'université, maigrit, tombe dans le coma. Même à la fin du livre, quand tout pourrait rentrer dans l'ordre, elle est encore agressée. Il y a des moments où je ressentais son mal-être tellement fort que je pensais : ça suffit, là, Joyce Carol Oates, n'en jetez plus ! C'est vrai, quoi, ce n'est pas parce qu'on veut décrire un personnage qui s'accroche, qui résiste, qu'on est obligé de lui faire subir toutes les horreurs.
Je ne sais pas s'il convient de conseiller ou non ce roman pourtant bien écrit et habilement construit ; peut-être, mais pour un moment où on a le moral. Et je me demande encore pourquoi des amis (sûrement très bien intentionnés) m'ont offert ce livre. J'espère qu'ils ne l'ont pas lu, qu'ils se sont contentés de jeter un œil à la quatrième de couverture. Parce que s'il l'ont lu, c'est un drôle d'avertissement qu'ils m'envoient là...