mardi 21 mai 2013

Patchwork gustatif

Le lait chaud, fraîchement trait à la ferme
La tarte au fromage et le gâteau de semoule, sorti du four un peu brûlé, de ma grand-mère
Le sirop Toplexil
Un jus de citron pressé, bien acide
Le carré de chocolat noir
citronUn petit café serré
Le Pommard du soir de mes 32 ans
Le mélange huile d'olives-herbes fraîches
Une tomate avec le mélange huile d'olive-herbes fraîches
Du fromage de chèvre
Des noix, des amandes, des pistaches
Du vin rouge
La salade de pissenlits avec oeufs mollets et lardons
Le jaune de l'oeuf au plat quand il vient d'éclater sous la fourchette
Des fraises et de la crème fouettée
La jardinière de légumes du jardin
Le pain tout chaud qui sort de la boulangerie
La pizza de la pizzéria du quartier
Le chili de mon amie
Le lassi du restau indien
Mon fondant au chocolat
Mes larmes salées
Une glace en cornet artisanal, quand il fait très chaud

C'est bon la vie.

lundi 20 mai 2013

Patchwork vestimentaire

La veste de pyjama, doudou d'enfance
valise, vêtementsLe pull bleu réconfortant
La robe en soie, bleue également
Mes chaussures de princesse
Le jean troué à l'entre-jambe, plus mettable, quand est-ce que je le jette
Mon écharpe indienne en cachemire et lin du Rajasthan
Une culotte noire en dentelle qui en a vu d'autres
Mes lunettes
Un livre
Mon carnet, au cas où j'aie envie de noter quelque chose
Un pyjama gris et le rayé que je ne mettais qu'avec lui
Un polo noir, toujours utile, comme le pantalon noir, les chaussettes noires, la chemise blanche, toujours


C'est ma liste. La valise pour rester moi-même quand je suis ailleurs.

dimanche 19 mai 2013

Patchwork anthologique

La poésie française pour les nulsA la fin tu es las de ce monde ancien

Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle

Au dessus de l'île, on voit des oiseaux. Tout autour de l'île, il y a de l'eau.

C'est un trou de verdure où chante une rivière, accrochant follement aux herbes des haillons d'argent ; où le soleil, de la montagne fière, luit.

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne, je partirai

Non les braves gens n'aiment pas que, l'on suive une autre route qu'eux

Souvent pour s'amuser, les hommes d'équipage, prennent des albatros, vastes oiseaux des mers

Rien n'est jamais acquis à l'homme Ni sa force Ni sa faiblesse ni son coeur

Ô temps suspends ton vol

Vivez si m'en croyez, n'attendez à demain

Sous le pont Mirabeau coule la Seine, et nos amours

Un cygne avance sur l’eau,
Tout entouré de lui-même,
Comme un glissant tableau ;
Ainsi à certains instants
Un être que l’on aime
Est tout un espace mouvant.

Quand nous en serons au temps des cerises, Et gai rossignol et merle moqueur
Seront tous en fête.

Et l'orage éclata
En même temps que le morceau de chair
Qui me servait de coeur

Dis, quand reviendras-tu ? Dis, au moins le sais-tu ? Que tout le temps qui passe, ne se rattrape guère, que tout le temps perdu, ne se rattrape plus

Ce n'est rien, tu sais bien que le temps passe, ce n'est rien

jeudi 9 mai 2013

Modes de Paris

Modes de ParisModes de Paris, pour les filles, dans les années 70, c'était le magazine que lisaient les mères et les amies des mères. En tout cas, la mienne et ses amies. Très genré, comme on dirait maintenant. Je m'étonne de ne pas trouver de thèse ou d'article scientifique sur le sujet (Actes de la Recherche en sciences sociales a publié une étude détaillées de Nous Deux, en 1985). Peut-être y'a-t-il des témoignages sur les blogs, mais je n'ai pas le courage de chercher.

Pour la petite fille des années 70, Modes de Paris, c'était le chic. Des femmes bien faites, élégantes tout en restant discrètes, qui présentaient des robes, des tailleurs, des chapeaux. Les patrons pour réaliser soi-même les vêtements à la mode parisienne. Les recettes qui épateraient les invités dimanche prochain (j'en possède encore). Le courrier des lectrices où je découvrais bien des soucis des femmes de ce temps-là, avec toujours les mêmes façons simples de les affronter : l'acceptation, l'évitement, le dévouement, surtout être agréable, les femmes doivent être gentilles. Le roman-photo, ma partie préférée. Les hommes y étaient beaux, subtils, amoureux ; les femmes n'avaient qu'à les rencontrer et leur jeter un regard ou deux, l'amour naissait, là, sur la photo, on voyait les coeurs battre et les regards s'embuer. Bien sûr il y aurait un ou deux obstacles, mais tout ceci se terminerait du mieux possible (mariage ? enfants ?). Un jour, mon prince viendra... Maman, tu as dû rêver de ça, toi aussi. Comme nous étions toutes naïves, alors. Comme c'était aliénant, comme c'était bien... Mes filles sont nées dans un autre monde. Un monde où les filles doivent être des tueuses, indépendantes, réalistes, carriéristes. De quoi pourraient-elles rêver, puisque le prince charmant ne viendra pas ? D'avoir leur indépendance économique, bien sûr, très important, des fois que le prince ne soit pas si charmant... Et puis, quoi ? S'émanciper des sentiments, de l'abnégation familiale, c'est ça, le bonheur ? Je me demande. Je me souviens de ma mère, de ma grand-mère, de mes tantes, de leur tendresse infinie et de leur capacité à sourire d'un rien et je me demande.