C'était la nuit et j'étais enfermée dans une voiture. J'étouffais. Je voulais ouvrir la vitre pour avoir moins chaud, mais je ne trouvais pas la manette, je n'y arrivais pas. Alors, ça me donnait une furieuse envie de sortir de là, un besoin toujours plus impérieux de respirer, de m'évader.
J'ai poussé comme une dingue les deux mains plaquées contre la vitre, ça ne s'ouvrait pas. L'angoisse de ne pouvoir sortir étreignait la gorge et faisait battre le cœur. J'ai essayé de me calmer, souffler, ouvrir à nouveau.
J'ai encore poussé. Je me suis dit qu'il fallait taper, casser la vitre. La panique me poussait à agir, vite, vite, il fallait sortir. Comment on casse une vitre déjà, c'est tellement dur.
Putain, je suis piégée, j'ai pensé, en poussant de toutes mes forces avec mon épaule.
C'est là que je me suis réveillée, me suis rendu compte que je poussais comme une dingue, debout contre la baie vitrée fermée de la chambre d'hôtel. Le cœur battait toujours autant et l'épaule droite était endolorie. Je ne sais pas comment j'étais arrivée là, sortie du lit, levée, jetée contre la vitre.
Il a fallu un grand moment pour me rendormir, j'avais peur et pas un roman à lire.
Sans roman, rien pour distraire de la peur.