Vénus est amoureuse. C'est un peu le printemps avant l'heure, au Vénus Beauté Institut. Elle est toute souriante, on rigole comme toujours et même un peu plus. Elle est vraiment jolie aujourd'hui, l'élégance habituelle avec quelque chose de différent. Alors je demande, toute curiosité : "qu'est-ce que je vous souhaite, pour 2014 ?" Et elle, le regard bleu azur planté dans le mien, qui s'embue : "d'y voir clair". Ah, je devine, il est revenu ? Oui, c'est ça, il est revenu, après des mois d'absence, comme à chaque fois. Un sale type ou l'homme idéal, on ne sait pas trop.
Dans ma tête, je chante.
Dis, quand reviendras-tu ?
Dis, au moins le sais-tu
Que tout le temps qui passe
Ne se rattrape guère
Que tout le temps perdu
Ne se rattrape plus
Vénus est heureuse, amoureuse et jolie. L'amant est revenu, au diable le mari. Pas facile, quand même. Elle raconte comment il l'a retrouvée contre vents et marées, comme il l'aime toujours et elle aussi, elle raconte un peu gênée, un kleenex écrasé sans fin dans la main droite. Elle en fait une boule antistress, de son mouchoir, intérieurement je plains ce pauvre mouchoir écrasé avant d'être haché menu en miettes blanches minuscules. Quand elle était malheureuse, à l'automne, de l'avoir quittée, elle martyrisait déjà ce pauvre mouchoir, ou un de ses semblables. Comme je compatis. Comme elle est prise là-dedans, telle la mouche dans une toile d'araignée. Ma chère Vénus. Je lui dis de vivre, vivre et penser à elle ; elle sourit, elle s'émeut, dit oui d'une petite voix. Ajoute : vous savez, je lui ai posé mes conditions. Elle et moi, on sait que ce n'est pas tout à fait vrai, il est toujours plus fort, l'amour c'est comme ça, que voulez-vous, on ne pose pas de conditions. Je voudrais tellement pouvoir la protéger.
Comme si c'était possible. On n'apprend rien ni de soi ni des autres.
Ca finit toujours pareil.
Je tangue, je chavire, et comme la rengaine,
Je vais, je viens, je vire, je me tourne, je me traîne,
Ton image me hante, je te parle tout bas,
Et j´ai le mal d´amour, et j´ai le mal de toi
Comme si c'était possible. On n'apprend rien ni de soi ni des autres.
Ca finit toujours pareil.
Je tangue, je chavire, et comme la rengaine,
Je vais, je viens, je vire, je me tourne, je me traîne,
Ton image me hante, je te parle tout bas,
Et j´ai le mal d´amour, et j´ai le mal de toi
Ce que je préfère chez Barbara c'est après :
Je reprendrai la route, le monde m'émerveille
J'irai me réchauffer à un autre soleil
Je ne suis pas de celles qui meurent de chagrin
Je n'ai pas la vertu des femmes de marins
C'est tellement vrai.
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